Moscou, Saint-Pétersbourg : les 2 temps forts de votre croisière
Les 2 villes principales du pays regroupent à elles deux plus de 17 millions d’habitants, soit près de 9% de la population totale. Cela tombe sous le sens, vous devrez privilégier les voyages qui prévoient un minimum de 3 jours dans chacune pour en profiter pleinement. À vol d’oiseau, 625 kilomètres séparent les 2 villes. Cette distance qui peut être parcourue en 1 heure en avion le sera en une dizaine de jours en navire. Tour à tour capitales de la Russie durant une période s’étalant sur 3 siècles, elles offrent aux passagers d'une croisière fluviale un véritable voyage dans le riche passé russe.
Le port et la ville de Saint-Pétersbourg
Nous vous en parlions il y a quelques semaines dans nos colonnes, l’ex Leningrad a été élue l’an passé meilleur port de croisière au monde par la référence anglophone Cruise Critic. Partant de ce constat, il y a donc peu de chances que vous soyez déçu lors de votre escale dans cette ville. Et si vous avez la chance d’y débuter votre croisière, voilà de quoi vous mettre directement dans l’ambiance. Fondée par Pierre le Grand en 1703, ce dernier voulait qu'elle rivalise avec les grandes capitales européennes. Le défi était de taille, mais il fut relevé. Palais d'Hiver, musée de l'Ermitage, Fortersse Pierre-et-Paul, Cathédrale Saint-Isaac, Saint-Sauveur… votre grande difficulté sera de savoir par où commencer. L'idéal serait de vous y rendre à la mi-juin, car c'est à ce moment que les nuits sont les plus magiques. À cette période dite de « Nuits blanches », le soleil caresse l'horizon sans jamais vraiment se coucher, ce qui offre une luminosité très particulière aux rues et édifices de la ville.
Escale à Moscou
C'est une histoire riche et complexe qui a laissé de nombreux vestiges dans la ville la plus peuplée du pays. Parures dorées ornant les façades et toitures, boutiques de luxe, cafés chics, quartier populaire, monuments mondialement connus… là-bas, le spectacle est dans les édifices, mais aussi dans les rues. Le Kremlin, la Place Rouge, les cathédrales de l'Annonciation, de la Dormition, de l'Archange Saint-Michel, le Palais des Armures, la Galerie Tretiakov, le musée des beaux-arts Pouchkine… nous pourrions continuer cette liste encore longtemps tant les richesses architecturales et culturelles sont nombreuses. Pour compléter votre guide touristique de poche, prenez le temps de visionner cet excellent reportage d'Échappées Belles qui vous propose une belle visite guidée dans le quotidien des Moscovites, dans les théâtres de la capitale et vous donne même accès à des endroits insolites. Bon voyage !
Un parcours fluvial impérial

La Russie est décidément la terre des superlatifs : plus grand pays au monde avec 17 millions de kilomètres carrés, plus grande ville d’Europe avec Moscou et ses 10 millions d’habitants (bien loin devant Berlin et ses 3,3 millions), c’est aussi sur ce territoire que l’on trouve le plus grand fleuve d’Europe avec la Volga. Pour bien prendre la mesure de son gigantisme, il est plus long que la distance Moscou - Madrid ! Il est un élément majeur dans l’histoire de la Russie, ce qui lui vaut d’ailleurs l’appellation de « Mère Volga ». Une statue (visible ci-dessus) représentant une femme russe tendant la main vers les navires qui croisent son chemin est d’ailleurs érigée pour le symbole à l’entrée du réservoir de Rybinsk. Au cours de l’itinéraire qui va de Moscou à Saint-Pétersbourg, vous transiterez par les immenses lacs de Rybinsk, Beloïe (ou lac Blanc), Onega et Ladoga. La Volga n’est qu’un tronçon de la voie navigable qui relie Moscou à Saint-Pétersbourg. Vous l’emprunterez au début de votre voyage qui compte au total une vingtaine d’écluses. Ce reportage vous en montre quelques-unes. Il faut dire que le niveau du fleuve dans la capitale se situe à 162 mètres d’altitude et que celui de sa rivale est au niveau de la mer (à quelques dizaines de kilomètres seulement de la mer Baltique). Au fil de vos déambulations fluviales, les sens sont sollicités de la plus belle des manières. Il y a bien sûr la vue, car ces paysages verdoyants sont un ravissement permanent, mais aussi l’odorat avec cette nature prédominante qui offre des senteurs de feuillages très agréables. La présence d’eau en abondance nourrit forcément la nature environnante. Quant à l’ouïe, le calme règne en maître pour le plus grand plaisir des urbains qui quittent leur environnement (bien souvent trop bruyant). Votre parcours vers l’ex-Petrograd vous donnera l’occasion de découvrir de nombreux monuments historiques restaurés. Poursuivez la lecture pour en savoir plus…
3 autres escales russes incontournables
Ouglitch : la renaissance par la Volga

Finalement, la raison du succès touristique initial de la ville ne passe pas par un édifice, aussi somptueux soit-il ! Et pour cause, Ouglitch doit d'abord sa renommée à la gigantesque centrale électrique construite en 1939 qui créa dans la foulée un immense lac artificiel. Ainsi, la Volga, autrefois quasiment à sec dans cette zone, a pu continuer à couler paisiblement et abondamment et permettre le retour des croisiéristes. Cette manne financière a permis la restauration de nombreux édifices historiques de la ville et donc d’attirer d’autres touristes, qu’ils soient Russes ou étrangers: un cercle vertueux dont les autochtones et les autorités mesurent encore aujourd’hui les effets bénéfiques. Vous verrez dans ce haut lieu historique, témoin de l’assassinat du petit Dimitri Ivanovitch, de nombreuses églises orthodoxes. Pour mémoire, cet événement avait fait basculer le pays dans une grande période de troubles à la fin du XVIe siècle.
Goritsy : entre communisme et orthodoxie

Cap maintenant vers la Russie profonde, bien loin des artères moscovites animées. Vous pénétrez alors dans un village qui doit surtout sa renommée au monastère de Kirillo-Belozersky, l'un des plus anciens du pays. Son histoire est faite de consécrations, de déclin, et de renouvellement sur fond de rivalités entre le système politique et l'Église. Durant 5 siècles, le monastère et sa communauté ont connu des périodes de rayonnement, mais aussi de persécutions. On peut aujourd'hui en visiter le musée qui expose de nombreux habits, coiffes, ornements et tentures de l'Église orthodoxe. Vous le verrez, le lieu compte plus d'une dizaine de tours dont certaines semblent bancales. Le monastère est visible depuis le lac Siverskoye dans l'oblast de Vologda. Il se dit que de nombreux centenaires y ont vécu, notamment grâce aux conditions de froid extrême qui y régnaient.
L'île de Kiji : ses étonnantes constructions en bois
Surpenante escale que celle-ci ! Et il est clair que ceux qui la chance de la visiter en garde un souvenir impérissable. Ce qu'on trouve sur ce petit bout de terre situé au sud de la presqu'île de Zaonejie dans le lac Onega est singulier : 2 églises ainsi qu'un clocher à 8 côtés… en bois. Plus fascinant encore sur le plan architectural, ces édifices ont été réalisés sans clou ni vis ! De quoi attirer les croisiéristes curieux, au moins tout autant que des experts qui l'ont inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1990.
Les formalités indispensables pour les passagers
Passagers français et ressortissants européens, vous pourrez accéder au territoire russe avec un passeport valide. Prenez garde à ce que sa date de validité court 6 mois après la date de votre retour. Pour votre séjour, un visa est nécessaire. Veillez à conserver vos reçus lorsque vous effectuerez des achats sur le sol russe, ces justificatifs pourront vous être demandés lors de la sortie du territoire. L’achat de caviar est notamment concerné par cette recommandation. Concernant la vaccination, rien ne vous est imposé, mais les vaccins les plus courants sont conseillés. On pense bien entendu au DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite), ainsi que la fièvre typhoïde et la rage.