Exploration de l'Arctique canadien
L’île de Baffin constituera votre première étape dans les îles de l’archipel arctique canadien, rassemblées dans le territoire fédéral du Nunavut. C’est sans aucun doute l’un des sites les plus extraordinaires de la planète, à la beauté minérale et aux conditions d’accès difficiles. Dans la partie orientale de l’île, le parc national Auyuittiq (qui signifie “là où la neige de fond jamais” Inuktituk) s’étend sur 19 089 km2 et fait partie intégrante de la cordillère arctique, dans un cadre composé de sommets admirables et de fjords bordés de falaises vertigineuses.
Lors de ces journées d’exploration de la côte, paysages d’exceptions, faune sauvage et communautés locales seront votre fil directeur. Peut-être aurez-vous l’opportunité d’une escale dans le village pittoresque de Pangnirtung, surnommé “la Suisse de l’Arctique”. Dominé par l’imposant Mont Duval aux reliefs escarpés, il est célèbre pour son artisanat basé sur la confection d’estampes et de tapisseries, dont la réputation dépasse largement les frontières de l’île de Baffin. Les amateurs de souvenirs authentiques et originaux trouveront leur bonheur dans les ateliers où les artistes réalisent leurs toiles ou tricotent des bonnets aux vives couleurs. Non loin de là, la petite île de Kekerten fut un site prisé des baleiniers au 19ème siècle et quelques ossements qui jonchent le rivage ici et là rappellent aux visiteurs les grandes heures de cette époque révolue.
Autrefois menacées d’extinction, les baleines recouvrent heureusement peu à peu leurs effectifs d’antan et leur observation n’est plus une rareté. Dans la partie Nord de l’île de Baffin, la baie Isabella est un site d’alimentation estival prisé des imposantes baleines boréales, pouvant excéder 100 tonnes et dont la longévité peut atteindre 200 ans ! Nul doute que nos naturalistes n’auront de cesse de scruter l’horizon, à la recherche du moindre souffle trahissant la présence de ces placides Léviathans. Le complexe de fjords de la pointe septentrionale marquera la fin de notre exploration de l’île de Baffin, avec la possibilité d’une ultime escale dans le village de Pond Inlet, majoritairement peuplé d’Inuits dont la présence dans la région remonte à près de 5000 ans.
Au Nord de l’île de Baffin, le détroit de Lancaster marque la véritable entrée du passage du Nord-Ouest : pour nombre d’explorateurs, l’inconnu s’étendait vers l’Est ! La dimension géographique du lieu ne doit cependant pas occulter son intérêt culturel et de nombreux vestiges témoignent d’une présence humaine ancienne sur les rives de ce détroit giboyeux. C’est notamment le cas dans la baie Radstock, au sud de l’île Devon, où des habitations Inuit semi-enterrées ornées d’imposants ossements de baleines ont traversé les siècles dans un étonnant état de conservation. Plusieurs opportunités de balades et de randonnées vous seront offertes, tantôt près d’un avant-poste désaffecté de la Gendarmerie Royale du Canada à Port Dundas sur l’île Devon, tantôt sur la fameuse île Beechey où les tombes de marins morts tragiquement lors de l’expédition Franklin dressent fièrement leurs plaques, comme un défi aux éléments.
Nos excursions en Zodiacs offriront une perspective différente sur cet environnement exigeant et difficile, où les êtres vivants tirent leur épingle du jeu en exploitant la moindre opportunité. C’est le cas des milliers d’oiseaux marins qui se concentrent sur les falaises de l’île du Prince Leopold, échappant ainsi aux griffes assassines des renards et des ours polaires. Impossible de les manquer ! Près de 300 000 d’entre eux jouent les équilibristes sur les étroites vires rocheuses qui accueillent leurs nids et leurs œufs. L’observation des morses sera moins aisée, car ces animaux chassés par les Inuits gardent un instinct de méfiance qui a valeur de survie. Au Sud de l’île Devon, la baie Crocker constitue cependant une bonne option pour approcher ces gros pinnipèdes qui somnolent parfois sur les blocs de glace lors des belles journées d’été.