Astuces et stratégies de survie de la faune polaire
Un grand désert blanc, le monde polaire ? Assurément non !
Certes, aux plus hautes latitudes, la vie végétale et la vie animale sont rares, et c’est plutôt dans l’océan et sur le littoral que se réfugie la vie.
Mais malgré la longue nuit d’hiver, le froid et la difficulté de trouver de quoi s’alimenter, des animaux ont trouvé leur place dans les régions polaires et ont colonisé terre, roche et glace grâce à de formidables stratégies de survie.
Découvrez dans cet article, une présentation non exhaustive de la richesse naturelle de ces régions du monde extrêmes. Idéal pour préparer votre future (ou prochaine) croisière polaire.
Extrémités courtes et corps massif
Pour lutter contre le froid, la sélection naturelle a abouti chez la plupart des animaux polaires à un corps massif muni d’extrémités courtes, afin d’éviter les déperditions de chaleur.
Le renard arctique, par exemple, est plus trapu et a le museau et les oreilles plus petits que notre renard roux qui vit en milieu tempéré.
Une épaisse couche de graisse est également un atout essentiel, dont profitent les phoques, l’ours polaire ou les manchots.
Protection sous forme de couches
Certains s’équipent d’une toison fournie comme le bœuf musqué ou le caribou, d’autres vont trouver des astuces pour se protéger : en hiver les lagopèdes (perdrix des neiges) se blottissent sous la neige pendant la majeure partie de la journée, et de l’autre côté du monde les manchots font la tortue en constituant une impressionnante mêlée de rugby qui les protège du blizzard.
Circulation sélective
De nombreux mammifères et oiseaux sont en outre capables de distribuer leur circulation sanguine de manière sélective : le maximum dans les organes vitaux, et nettement moins dans les extrémités comme les pattes afin d’économiser l’énergie !
Et à propos de pattes, il y en a même qui ont trouvé la solution pour marcher dans la neige en se donnant moins de mal : le lièvre arctique a les pattes en raquette, le renne les doigts très écartés, et d’autres se fabriquent des chaussettes chaudes en poils ou en plumes comme la chouette harfang.
Poils et plumes en Arctique
Les herbivores
Caribou en Amérique et renne en Eurasie, cet herbivore est particulièrement friand de lichens.
La plupart migrent entre les rivages de l’Arctique et la forêt boréale. Autre mangeur d’herbe, le bœuf musqué est équipé d’une toison laineuse longue de 60 centimètres, et bien que ressemblant au bison, est apparenté aux chèvres !
Les carnivores
Du côté des carnivores, le renard polaire, champion du camouflage, passe l’hiver en blanc et l’été aux couleurs de la toundra pour mieux surprendre ses proies.
Plutôt inféodé aux très hautes latitudes, le magnifique loup arctique au pelage blanc ou gris-blanc émet les hurlements légendaires que l’on connaît et qui lui permettent de communiquer au sein de la meute ou avec d’autres groupes.
La blanche hermine, elle, raffole des lemmings, ces petits rongeurs de la toundra…
Et bien sûr, le seigneur de l’Arctique, l’ours polaire ! Chasseur de phoques émérite dont le milieu naturel de prédilection et terrain de chasse est la banquise.
Vous êtes particulièrement fan de ce dernier ? Lisez ici nos conseils d'observation pour votre future croisière polaire.
Les mammifères marins
Autre emblème du Grand Nord, le morse est un énorme cousin des phoques reconnaissable à ses défenses qui peuvent devenir impressionnantes avec l’âge.
Citons aussi le petit phoque annelé, nous proie favorite de l’ours, et le phoque barbu, trois fois plus gros.
Le Bélouga et le narval sont des dauphins typiquement arctiques, et les baleines à fanons sont aisément rencontrées dans ces eaux froides riches en nutriments : baleine à bosse, petit rorqual, rorqual commun, baleine bleue parfois, et plus rare encore, la baleine du Groenland.
L'avifaune
Largement représentée par les oiseaux de mer, on les retrouve par milliers à travers les zones polaires : guillemots, pingouins, macareux, fulmars, mouettes tridactyles…
Mais n’oublions pas les oiseaux de la toundra : oies, canards, petits échassiers, le discret lagopède alpin et le petit bruant des neiges et bien sûr la sterne arctique. Cette dernière est la championne de la migration, nichées en colonies dans la toundra et elles n’apprécient pas du tout qu’on pénètre sur son territoire !
Pour aller plus loin : les animaux du Spitzberg.
Zoo sur l'Antarctique : du krill aux manchots
On ne peut pas évoquer l’océan Austral sans parler des algues et du krill.
A la base de la chaîne alimentaire : le phytoplancton, constitué de micro-algues, produit de l’oxygène grâce à la photosynthèse, et le krill antarctique, ce petit crustacé qui vit en abondance dans ces eaux glacées, s’en régale.
Puis les poissons, les calmars, les oiseaux dont les manchots, les phoques et les baleines consommeront à leur tour le krill convoité. Et en haut de la chaîne alimentaire, ce sont les léopards de mer, redoutables phoques carnassiers, et les orques qui domineront !
Les oiseaux du pôle sud
Une quarantaine d’espèces d’oiseaux fréquentent l’océan austral, les îles subantarctiques et les rivages de l’Antarctique.
C’est assez peu si l’on compare avec le Grand Nord, mais facile à comprendre compte tenu des conditions climatiques hostiles.
Parmi eux, une vingtaine seulement niche en Antarctique, mais en très grand nombre : 200 millions d’oiseaux, dont 65 % sont des manchots ! Ces derniers, incapables de voler mais spécialement adaptés à la nage et à la plongée, sont aujourd’hui les symboles du grand continent blanc.
Seules la reproduction et la mue les font venir à terre. Le manchot empereur, qui a la drôle d’idée de se reproduire en hiver, et le manchot royal, que l’on trouve en grande quantité dans les îles subantarctiques, sont les plus grands (respectivement 120 cm et 90 cm) et couvent directement leur œuf et leur poussin sur leurs pattes.
Leurs cousins plus petits comme les manchots Adélie, papou et à jugulaire construisent leurs nids avec de petites pierres, souvent dérobées par les voisins, et quelques plumes…
Autres représentants de la gent ailée, les majestueux albatros et leurs proches parents les pétrels, formidables voiliers : l’envergure du plus grand, l’albatros hurleur, atteint parfois 3,50 m et est capable de parcourir 500 km par jour, essentiellement en utilisant leur technique infaillible consistant à profiter de l’élan créé par leurs descentes planées pour remonter contre le vent !
Mammifères terrestres ou marins ?
Pas de mammifère terrestre pour la faune d'Antarctique, tous sont marins !
En plus des orques et baleines à fanons, on y trouve des phoques très différents de ceux de l’Arctique, comme le phoque de Weddell, spécialiste de la plongée en profondeur, le phoque crabier, amateur de krill, et le phoque-léopard ou léopard de mer déjà cité et qui terrorise les manchots !
Sans oublier la seule otarie de la région, l’otarie à fourrure de l’Antarctique, qui n’aime pas beaucoup qu’on la dérange en période de reproduction et nous le fait savoir…