Au XVIe siècle, la conquête de la route des épices, dont l’Europe s’enivre alors, aura pour conséquence inattendue le premier tour du monde de l’histoire de l’humanité et la découverte d’un passage entre Atlantique et Pacifique, à la pointe sud du continent américain, par Magellan et ses équipages. Depuis 1520, année où fut emprunté et localisé le fameux détroit par le grand navigateur, ces terres extrêmes et mystérieuses font rêver. Pour célébrer cette exploration fondatrice, Voyages d’exception vous propose de vivre l’épopée des grands aventuriers, de naviguer dans les mêmes paysages, un incroyable labyrinthe maritime. Un voyage mémorable qui vous mènera vers la Patagonie et la Terre de Feu au fil d’escales incontournables, en compagnie d’éminents spécialistes. En voici quelques temps forts.
5 escales mythiques

Sur l’île de la Terre de Feu, séparée du continent par le détroit de Magellan, la star c’est elle. Ushuaia, la ville la plus australe du monde, marque la porte d’entrée de l’Antarctique. Un Graal pour les voyageurs-aventuriers. Sa situation et sa notoriété ont peu à peu transformé cette mission protestante en destination très touristique. Au-delà du symbole de bout du monde qu’incarne Ushuaia, y faire escale offre une navigation captivante sur le canal de Beagle. Une voie maritime de légende, un passage naturel qui relie l’Atlantique au Pacifique sur 185 kilomètres de longueur, parsemé d’îlots où paressent lions de mer et cormorans.
L’ensorcelante capitale argentine a des airs de ville du sud de l’Europe et l’on s’y sent à l’aise instantanément. Des générations d’Espagnols puis d’Italiens ont bâti cette métropole, qui concentre un tiers de la population du pays et 75 % de sa richesse. Son architecture, datant essentiellement du XIXesiècle, est inspirée de Paris, ce qui la rend unique sur le continent sud-américain. Au fil de ses quartiers emblématiques – Palermo, La Boca, San Telmo, Puerto Madero –, on découvre rues résidentielles, docks réhabilités, maisons colorées, clubs de tango. Là où bat le cœur des « porteños ».
C’est un passage mythique, longtemps route commerciale entre l’Asie et l’Europe, véritable gageure pour les grands navigateurs, lieu de convergence où se mêlent l’océan Atlantique, l’océan Pacifique et l’océan Austral. Contrairement aux navigateurs qui ont pris mille risques pour s’en approcher, c’est en sécurité, si les conditions météorologiques sont favorables, que vous pourrez contempler cette falaise de 425 mètres de hauteur située sur l’île Horn, la plus australe d’Amérique du Sud. Ce cap légendaire représente un « sommet » pour les marins au long cours.
Un seul mot pour résumer les merveilles naturelles à découvrir et observer lors de la croisière Patagonie : biodiversité ! Avec ses grands espaces sauvages, le sud du continent, et la Patagonie en particulier, est un véritable paradis pour la faune terrestre et marine. Eléphants et lions de mer, baleines, orques, manchots de Magellan, mais aussi vigognes, condors des Andes animent le paysage, créent la surprise et suscitent l’émerveillement. La flore, quant à elle, s’épanouit ou survit dans une grande variété de milieux. Entre forêts tempérées ou humides, steppes, exposition aux vents, aridité, des espèces endémiques se sont développées, d’autres ont été introduites par l’homme. Conifères, araucarias, astragales, lupins, orchidées... Une certitude : vous verrez ici ce qu’on ne voit nulle part ailleurs...
Situé au large des côtes chiliennes, l'Ile de Pâques est un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette terre de légende n’a pas révélé tous ses secrets et reste l’un des lieux les plus fascinants au monde.

Interview de Jean-Charles Thillays, directeur de croisière.
Ce passionné d’histoire maritime et de géographie parcourt la Patagonie depuis de nombreuses années.
Une région du monde qu’il affectionne pour la richesse de sa culture, sa nature grandiose et son esprit d’aventure.
A quoi doivent s’attendre les passagers qui embarquent pour les terres australes ?
Le nom de Patagonie à lui seul est magnétique. Beaucoup de gens sont aujourd’hui en recherche d’authenticité, de régions reculées, et là, c’est la dernière frontière ! Tout au long de l’itinéraire (la moitié d’un continent), de Santiago du Chili à Buenos Aires, on peut tutoyer les grands explorateurs – Magellan, Charcot, Darwin – sur les routes qu’ils ont ouvertes. On a célébré d’ailleurs en 2020 les 500 ans de la découverte du passage entre l’Atlantique et le Pacifique par l’explorateur portugais. Un détroit qui porte son nom. L’extrême Sud, avec ses labyrinthes de fjords et ses centaines d’îlots, est un terrain de jeu magnifique pour mettre en scène, dans leur décor même, les grandes heures de la marine, l’histoire des cap-horniers. Les intervenants, naturalistes, historiens ou glaciologues, tous spécialistes de renom, seront présents de bout en bout pour transmettre leur passion. Les occasions d’apprendre, d’échanger et de partager sont donc nombreuses.
Quels sont les temps forts et les moments privilégiés du programme ?
J’ai un coup de cœur pour Buenos Aires, une ville emblématique et la plus européenne du continent. Mais, durant quinze jours, le plaisir est permanent. Le seul fait de s’asseoir sur le pont, dans un transat avec une couverture, c’est le grand spectacle assuré, l’émotion vous submerge. Côté paysages hors normes, je citerais la cordillère Darwin, à l’ouest d’Ushuaia. Pendant une heure, toutes les six à sept minutes, on voit défiler un glacier monumental plongeant dans la mer. C’est unique au monde.
Parlons nature justement. Quels animaux peut-on apercevoir du bateau ou à terre ?
Avec la nature, il n’y a pas de garantie. Toutefois, pendant les navigations, on croise très régulièrement des baleines à bosse, des orques ou des dauphins. On peut aussi observer depuis les ponts les albatros ou les pétrels qui nous survolent. A terre, lors des excursions, on peut admirer dans leur milieu naturel les guanacos, l’animal qui symbolise la Patagonie, des lions de mer ainsi que des manchots sur l’île de Magdalena.
Des recommandations pour réussir ce grand voyage ?
Je conseillerais de se préparer en lisant quelques biographies – “Magellan” de Stefan Zweig par exemple –, de glisser des jumelles dans sa valise et un appareil photo avec un bon zoom. Et, une fois à bord, de ne pas oublier de déconnecter afin de profiter vraiment de l’instant