Vous n’êtes pas sans savoir que l’un des grands avantages de la croisière est de pouvoir parcourir de nombreuses destinations et de découvrir de nombreux pays sans pour autant devoir faire, défaire et porter ses valises à chaque fois. Et ce qui est valable sur la mer l’est aussi sur les fleuves. Alors, quoi de plus appréciable qu’un tel mode de voyage lorsqu’on visite des pays lointains, et notamment ceux du sud du continent américain ?
Les chiffres étourdissants du fleuve Amazone
L’Amazone fait partie de ces fleuves mondialement connus, d’abord de par sa longueur impressionnante (environ 6800 kilomètres). Les scientifiques s'écharpent régulièrement sur son statut de plus long fleuve (en concurrence avec le Nil), mais le plus impressionnant est sans nul doute son débit moyen qui avoisine les 209.000 m3/seconde et son bassin (la surface drainée par le fleuve principal et ses affluents) est estimé 6.112.000 kilomètres carrés. Un élément de comparaison plus parlant ? C’est 1 fois et demie la surface de l’Union européenne. À côté, le Danube de notre Vieux Continent fait bien pâle figure. Autre élément géologique fascinant, la présence d’un fleuve sous-terrain de plus de 6000 kilomètres de longueur et situé à 4 kilomètres de profondeur. Cette fois, la controverse n’est plus de mise, et il s’agit bien là du fleuve souterrain le plus long au monde.
L’Amazone prend sa source dans une montagne péruvienne qui culmine à 5170 mètres d’altitude, traverse donc le Pérou, la Colombie et le Brésil avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Au cours de ce voyage, les richesses culturelles et naturelles ne manquent pas. D'autres chiffres incroyables ? Sachez que le fleuve charrie 20% de l'eau douce de notre planète, que son embouchure mesure 350 kilomètres de large, et que son débit atteint les 300 milliards de litres à l'heure ! Et vous êtes pas au bout de vos surprises, surtout si vous embarquez pour une croisière en Amazonie.
Les multiples trésors du poumon de la Terre
Un bateau, un vélo, quelques caméras embarquées, et la magie de la cartographie de Google peuvent vous faire découvrir des terres et voies maritimes inconnues pour vous jusqu’alors. Le géant américain vous propose quelques vues de ce fleuve et de sa végétation alentour. Pour sentir l’ambiance de ces lieux avant le départ, cela peut clairement être un outil intéressant.
Découvert au XVIe siècle par l’explorateur espagnol Vincente Yanez Pinzon, le fleuve caresse des rives d’une nature luxuriante et d’une diversité biologique incroyable. Ne l’oubliez jamais, vous êtes dans la plus grande forêt du monde ! Laissez vous surprendre par le passage discret d’iguanes, les poses étonnantes des toucans, les danses à haut risque des singes, les apparitions subites de crocodiles, ou les cris longue portée (3 kilomètres à la ronde) des alouates. Vous l’avez compris, la faune y est extrêmement variée. Et la flore le sera tout autant avec les cimes des arbres qui peuvent parfois atteindre soixante mètres de hauteur.
Au programme des attractions touristiques les plus prisées, il y a bien sûr la pêche aux piranhas, la découverte de nénuphars aux dimensions impressionnantes, la rencontre avec la population locale sur fond d’héritage inca, ou les contacts que vous pourrez (peut-être) avoir avec les dauphins d’Amazonie. Ne passez pas non plus à côté de cette fabuleuse rencontre entre l’Amazone et le Rio Negro. Une frontière mouvante entre le fleuve et son affluent donne lieu à un spectacle incroyable :
N'oubliez pas d'activer les sous-titres et la traduction automatique en français dans les Paramètres de cette vidéo (en bas à droite)
Et puis si vous voulez vous persuader de l’authenticité de votre voyage et de certaines populations qui peuplent ces terres préservées de notre monde moderne et industrialisé, nous vous invitons à visionner cette vidéo fascinante :

Les dauphins roses du fleuve Amazone Qui a dit que les dauphins n’aimaient pas l’eau douce ? Certains ont en tous cas élu domicile dans l’Amazone. Pour expliquer ce phénomène surprenant, il faut remonter à la première époque du néogène où l’Amazonie était partiellement recouverte d’eau de mer. Certains dauphins des mers ont donc évolué pour s’adapter à ce nouvel environnement. Autrement appelés les botos, ces espèces de dauphins sont plutôt gris mais ont quelques tâches roses, ce qui leur a valu cette appellation de dauphins roses. Les singularités du boto ? Une nageoire dorsale assez petite qui est la conséquence de ses déambulations dans un milieu étriqué entre les branches sous-marines pour sa recherche de nourriture. On notera aussi une grande bosse sur sa tête qui loge un puissant sonar pour bien se repérer dans les eaux troubles de l’Amazone et pour mieux localiser les bancs de poissons. De même qu’un long et fin museau qui permet d’aller chercher des crustacés et autres poissons cachés dans des endroits difficiles d’accès. Le secret de ses méandres Cela ne concerne pas seulement l’Amazone, mais bien tous les fleuves qui en disposent. Il faut comprendre que les fleuves transportent des formations sédimentaires (autrement appelés limons) qui vont se déposer à divers endroits du fleuve jusqu’à former des bosses. Ce relief va alors créer un obstacle pour le fleuve qui est contraint de changer de route. Et c’est en modifiant sa course que le fleuve va creuser peu à peu la roche (le débit est alors plus fort en surface) pour la déplacer un peu plus bas, ce qui aura pour effet d’aplanir le lit du fleuve et donc ralentir sa course. Il arrive même que 2 méandres se rejoignent au fil temps, ce qui va créer un bras mort. Ce dernier peut faire transiter de l’eau comme il peut à terme s’assécher. Les vues aériennes de l’Amazone témoignent avec éloquence du travail obstiné de l’eau sur cette incroyable région du monde. D’autres fleuves comme le Mississippi ou encore la Seine sont réputés pour leurs méandres. (Crédits image : ©Google Maps) Quand la société de consommation s’invite jusque dans les zones reculées d’Amazonie À l’image du célèbre « bateau-banque » qui navigue sur les méandres du fleuve à la recherche de nouveaux clients, la société de consommation s’infiltre de plus en plus dans les communautés indiennes les plus reculées. Moteurs pour de petites embarcations, couches-culottes, téléphones portables, café, baskets, bonbons… ce singulier navire est un véritable supermarché flottant qui vend un peu près tout ce qui est possible de vendre à des peuples qui n’en ont pas toujours besoin. Et quel meilleur moyen de promouvoir ces produits que la télévision, elle-même vendue par l’équipage de ce navire ? Pour régler ses emplettes, les habitants délaissent le troc au profit de la carte bancaire, laissant certains commerçants dans une nostalgie de cette époque où la monnaie fiduciaire était moins prédominante. Ne vous étonnez donc pas au cours d’une escale de voir des baskets de marques célèbres aux pieds de jeunes populations. Ce ne sont pas les habitants qui ont été les chercher, ce sont elles qui sont venues à eux.
Quelques précautions à prendre avant de naviguer sur l’Amazone
Les vues que vous avez pu apercevoir en visitant virtuellement (voir outil Google ci-dessus) témoignent assez bien de l’environnement dans lequel vous évoluerez. La crème solaire et les répulsifs anti-insectes (locaux) seront aussi vos meilleurs alliés durant ces étapes. Un voyage intelligent au cœur d’un continent aux multiples richesses biologiques et historiques vous attend lorsque vous poserez le pied pour la première fois sur le bateau. Et gardez à l’esprit qu’au fil des jours, vous pénétrerez dans le poumon de notre planète, dans un écosystème aussi puissant que fragile. Quelques réflexes de préservation de l’environnement seront donc plus que recommandés.
Bon à savoir : dans cette région du monde, les saisons sont inversées par rapport à l’hémisphère nord ! En été, les températures peuvent être particulièrement élevées. En hiver, le froid intense n’épargne pas les villes en altitude (au cas où vous quittiez le lit du fleuve à un moment donné).
Quelques questions pratiques à se poser avant de partir :
© Crédits vignette : Fotolia