Que ce soit pour leur architecture, leur histoire ou leur acoustique, le monde de l'art et du spectacle fourmille de prestigieuses salles de concert.
L'occasion parfaite "d'y jeter une oreille" au cours d'une croisière musicale.
Le Semperoper de Dresde : un opéra et deux destructions
Symbole de la ville, le superbe bâtiment de l’opéra de Dresde est construit dans le style de la Renaissance italienne.
Situé sur la Theaterplatz dans le centre historique de Dresde, le Semperoper est le seul opéra allemand à porter le nom de son architecte Gottfried Semper (1803 - 1879), contemporain de Viollet-le-Duc et de Nietzsche.
Ce précurseur du concept de « vouloir artistique » et proche de Richard Wagner est considéré comme l’un des fondateurs de l’architecture théâtrale moderne. Dans ce lieu qui a connu pas moins de trois reconstructions, la mémoire et la tradition musicale y sont vives.
Le premier bâtiment, inauguré en 1841, a connu les créations du Vaisseau fantôme et de Tannhäuser de Richard Wagner. Ce premier bâtiment sera complètement détruit dans un incendie en 1869. Reconstruit, l’opéra sera inauguré en 1878 avec l’Ouverture jubilatoire de Carl Maria von Weber, le créateur de l’opéra allemand.
En 1945, l’opéra sera de nouveau détruit lors des terribles bombardements de la ville de Dresde. Après cette dévastation, il sera fait le choix de le reconstruit à l’identique, « pierre après pierre », comme tout le centre historique et baroque de la capitale de la Saxe. Il sera inauguré pour la seconde fois en 1985 avec l'opéra Der Freischütz de Weber.

Le Semperoper est le lieu de résidence de l’Opéra d'État de Dresde ainsi que de l’un des orchestres les plus anciens et les plus prestigieux du monde : l’orchestre de la Staatskapelle.
Au côté du culte Richard Wagner qui en fut directeur artistique, l'ppéra entretient aussi la mémoire des opéras de Richard Strauss, « le vieil enchanteur », dont le buste en bronze trône dans le foyer du théâtre.
Le compositeur de Ainsi parlait Zarathoustra ayant toujours entretenu avec la ville de Dresde de forts liens artistiques et assisté à la création de nombreux de ses opéras, dont le célèbre Chevalier à la rose.
Envie de partir à la rencontre de ce superbe monument ? Embarquez pour une croisière musicale sur la célèbre Moldau et sur l'Elbe passant par Dresde où vous aurez l'occasion d'admirer le Semperoper.
La Fenice de Venise : la malédiction du feu
"Une féerie enchâssée dans une plus grande féerie qu'est Venise"
Le 29 janvier 1996, c’est l’effroi. La Fenice est en feu ! Ce n’est pas la première fois de son histoire…
Monument du bel canto, cet opéra si cher aux Vénitiens a connu plusieurs incendies dans son histoire. Prédestiné par son nom - La Fenice (le Phénix) - à faire face aux flammes, le théâtre a su renaître plusieurs fois de ses cendres.
La Fenice est l'une des scènes d’opéra les plus réputées au monde. Verdi y créé la Traviata et Rigoletto. La première italienne de la Tétralogie de Wagner (décédé dans la cité des doges) y a été donnée. Prokofiev, Stravinsky, Britten ont composé des œuvres pur ce lieu unique, sans oublier les artistes mythiques, dont Maria Callas, qui se sont produits sur cette scène.
Baptême du feu par le feu, ce sont des conséquences de l’incendie du plus important opéra de Venise, le Teatro San Benedetto, que va naître La Fenice. La puissante famille vénitienne des Grimani et la Nobile Società di Palchettisti chargent alors l’architecte Gian Antonio Selva de construire un nouveau théâtre à un nouvel emplacement en 1790.
La Nobile Società di Palchettisti, dont beaucoup de membres appartenaient aux loges maçonniques, nomme le nouveau théâtre du nom de Phénix, symbole de renaissance et de résurrection. Deux ans plus tard, en 1792, le théâtre est inauguré et les Vénitiens peuvent venir assister aux premières représentations dans ce qui deviendra l'une des scènes les plus reconnues du monde.
Derrière ses murs de style néo-classique, l’opéra cache une extraordinaire salle de théâtre en fer à cheval chargée en décoration rococo et où les nombreuses dorures et moulures se détachent du plafond bleu azur.

1836, La Fenice brûle pour la première fois
Le 13 décembre 1836, on répète Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti. Vers une heure du matin, le gardien du théâtre est réveillé par une forte odeur de brûlé. Le bâtiment s’embrase à cause d’un poêle défectueux. En près de trois heures, le feu emporte tout sur son passage, hormis la façade. Par la volonté du pouvoir autrichien, l’opéra sera reconstruit en moins de six mois.
1996, le crime vénal de deux électriciens
C’est dans la nuit du 29 janvier 1996 que la malédiction du feu est ravivée. Pendant plus de huit heures, les secours vont essayer d’éteindre le feu. Une tâche très compliquée par le fait que les canaux jouxtant le théâtre sont asséchés pour cause de nettoyage.
Par la suite, on apprendra que l’origine de l’incendie est criminelle : deux électriciens, ayant mis le feu pour éviter d'avoir à payer des indemnités de retards sur la livraison de leurs travaux, ne s’imaginaient pas que le feu allait tout emporter.
Ils seront condamnés alors que les Vénitiens, en état de choc, expriment leur souhait de reconstruire La Fenice aux cris de « Dov'era, com'era » (« telle qu'elle était et où elle était »). La Fenice rouvre officiellement ses portes le 14 décembre 2003 avec Die Weihe des Hauses (L’Inauguration de la maison) de Beethoven sous la direction de Riccardo Muti.
Et si vous viviez une soirée magique au cœur de ce cadre fabuleux ? Découvrez notre croisière musicale dans la vallée du Pô où vous assisterez à une représentation au sein du théâtre.
La Casa da Música : l'un des édifices les plus emblématiques de Porto
La Casa da Música est un des bâtiments iconiques de la ville de Porto. Telle une météorite, son architecture toute en synergie de verre et de béton blanc, de lignes rigides et d’arêtes vives, étonne par sa géométrie, sa forme et son échelle, c’est le premier bâtiment exclusivement consacré à la musique au Portugal.
Située dans le centre historique de Porto, la Casa da Música a été conçue par les architectes Rem Koolhaas et Ellen Van Loon de l’Office for Metropolitan Architecture (OMA), une prestigieuse agence d'architecture basée à Rotterdam.
La salle a été inaugurée en 2005 et elle abrite trois orchestres : l’orchestre symphonique de Porto, l’Orchestre baroque et l’Ensemble Remix ainsi que le chœur et la chorale d’enfant de la ville.

Dans la conception de l’architecte, les différentes zones des salles de concert ont été combinées dans un volume compact qui se présente comme un véritable écrin pour la musique.
Référence culturelle au passé de Porto, les foyers sont carrelés avec des azulejos portugais et la Casa offre deux salles de concerts. Une petite salle de spectacle d’une capacité de 350 places et la grande salle de concert de 1300, aux murs revêtus de feuilles d’or, offre une très belle acoustique développée par Toyota Yasuhisa, le célèbre acousticien japonais ayant réalisé les acoustiques de nombreuses salles de concerts classique et auditoriums, à l'instar de la Philharmonie de Paris, de l’auditorium de la fondation Louis Vuitton, de la Seine musicale à Boulogne-Billancourt, de la Salle Pierre Boulez à Berlin, de la Philharmonie de l'Elbe, et du superbe petit auditorium du musée du violon de Crémone.
Envie de visiter ce haut lieu culturel ? Notre croisière musicale sur le Douro vous propose une visite de La Casa da Música lors de votre arrivée à Porto.
