Je débarque aujourd’hui à Ushuaia ; un panneau m’annonce que je suis parvenu à « la fin du monde et au début de tout » . Il fait 4 ° C, du vent, de la pluie tout à coup qui va disparaître aussi vite que venue…des maisons colorées au toit de tuile rouge. Nous grimpons vers le Parc national de Terre de Feu, seul endroit où l’on aperçoit le spectacle impressionnant, formé par la baie ouverte sur le canal Beagle. Cette ville fut une prison pour bagnards qui firent souche, leur activité principale consistant à couper du bois pour édifier cette ville de nulle part.
Nous appareillons en fin de soirée. Cap sur les autres Merveilles de la Patagonie à découvrir en croisière.
Au matin, devant nous, une falaise de plus de 400 m de haut, le célèbre cap Horn. Les zodiacs nous emmènent vers ce bloc de rocher. Nous grimpons des marches et surpris, nous découvrons une petite base militaire, nous sommes au Chili ! Nous redescendons vers notre bateau qui va emprunter cette route si réputée pour ces tempêtes dévastatrices. Nous naviguons dans la mer de glace. De grands bateaux de transport circulent, indifférents aux blocs qui encombrent la mer. Nous empruntons un des bras du canal Beagle. Surprise : devant nous un immense glacier, bleu argent. Il fait de plus en plus froid.
Le lendemain nous circulons dans ce labyrinthe de canaux dont Magellan réussit à s’extirper. On nous conduit au fjord De Agostini, puis au pied d’un autre glacier en zodiac, avec ce bruit terrible de la glace qui craque. Impossible de s’en approcher de trop près, le danger est là.
Le lendemain nous apercevons le grand port de Punta Arenas, nous naviguons dans une mer d’huile. Pas très loin du port, visite obligatoire de l’ile chilienne de Magdalena, réserve naturelle, protégée, où se reproduisent des milliers de manchots, les manchots de Magellan, 70 000 couples, dit –on.
Notre croisière se termine dans le grand port austral, pointe sud de la Patagonie, où se dresse sur la place centrale une statue de Magellan, regardant le ciel, dominateur, plantée sur un socle où sont plantés là quatre indiens.
Il est temps de rentrer…