Parcourir Vienne, c’est découvrir une ville entre tradition et modernité, dotée d’un patrimoine culturel et architectural unique. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le centre historique de Vienne reflète les contradictions d’une ville à la fois encrée dans son prestigieux passé, mais aussi avant-gardiste. Carrefour artistique majeur, où se côtoient châteaux et palais témoins de la grandeur des Habsbourg, chefs-d’œuvre de l’Art nouveau et architecture contemporaine novatrice, Vienne est une ville qui saura vous enchanter à chacun de vos pas.
Le Belvédère, chef-d’œuvre de l’art baroque
Capitale du Saint-Empire romain germanique, Vienne adopte toutes les audaces du style baroque au début du XVIIIe siècle. Construit par l’architecte Johann Lukas von Hildebrandt de 1714 à 1723 comme résidence d’été du prince Eugène de Savoie (1663-1736), cet ensemble de palais est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, comme l’un des plus beaux exemples d’architecture baroque en Europe. Esthétique du mouvement, de l’émotion, du drame et de l’exubérance, le baroque s’impose en Autriche tardivement sous l’appellation Rococo qui privilégie une ornementation encore plus excentrique et fantaisiste. Le Belvédère supérieur avec sa remarquable façade superbement décorée était destiné à l’apparat, aux fêtes et réceptions données par le prince. Le Belvédère inférieur servait de résidence privée pour le prince et sa famille. Témoin de la grandeur d’un empire, le Belvédère sert aujourd’hui d’écrin aux collections d’art autrichien du Moyen-Âge à nos jours, mais également aux œuvres de Gustav Klimt, Egon Schiele, Oskar Kokoschka ou encore Vincent Van Gogh et Claude Monet.
Le Palais de la Sécession, manifeste architectural du Sezessionstil
L’Art nouveau désigne un mouvement artistique d'avant-garde né au tournant du XXe siècle en Occident. En rupture par rapport à l’Académisme, ce mouvement se développe à Vienne à travers le style Sécession. Le terme exprime la volonté des artistes fondateurs (Gustav Klimt, Josef Olbrich et Josef Hoffmann) de rompre avec la « Maison des Artistes » (Kunstlerhaus), société artistique dominante de l’époque.
Pour atteindre leurs objectifs, ils érigent leur propre espace d’exposition : le Palais de la Sécession, construit d’après les plans de Josef Maria Olbrich en 1898. Ce bâtiment blanc coiffé d’un dôme doré devient un symbole de l’Art nouveau. Sur la façade, le groupe proclame en lettres d’or : À chaque époque son art, à chaque art sa liberté (Ludwig Hevesi) ainsi que Ver Sacrum (printemps sacré) autre mot d’ordre de ce collectif d’artistes progressistes.
Esthétique de la courbe, des formes organiques et de l’onirisme, l’Art nouveau envahit peu à peu les villes et les intérieurs des appartements bourgeois, Vienne devient alors un centre artistique majeur en Europe.
Le style Sécession a d’ailleurs la particularité d’être plus épuré que dans les autres villes européennes. On peut le remarquer en admirant une des réalisations de l’architecte Otto Wagner, la Caisse d’Épargne de la Poste, très bel exemple de cet Art nouveau viennois plus sobre et dépouillé.
L’École espagnole d’équitation
Créée en 1535, il s'agit de la plus ancienne école d’équitation au monde, encore existante. Le bâtiment actuel fut construit en 1729 par l’architecte Johann Bernhard Fischer von Erlach, à la demande de l’empereur Charles VI. Pourquoi espagnole ? Car il s’agit du pays d’origine de ses premiers chevaux, provenant plus précisément d’Andalousie. Ces pur-sang espagnols furent croisés avec des chevaux de la région du Karst en Slovénie, c’est ainsi que naît la plus ancienne race de chevaux de dressage en Europe : la race des Lipizzans qui font encore de nos jours la renommée de cette école. Lorsque les écuries du château de Versailles furent abandonnées après la Révolution française, le maître écuyer du roi se rendit à Vienne, à l’École espagnole pour y enseigner son savoir-faire. Situé non loin du palais de la Hofburg, le manège de style baroque est l’un des plus beaux au monde, les méthodes de dressage s'appuient depuis le XVIIIe siècle sur les écrits de l'écuyer français François Robichon de la Guérinière.